Il est 7 heures, nous quittons notre jolie petite guest house, les moines sont en longues colonnes dans les rues de la ville pour faire l’aumône. Chaque habitant donne tous les jours de la nourriture pour leurs repas de midi.
Sur la route qui mène à l’aéroport de Heho, nous croisons beaucoup de femmes qui partent aux champs, elles ont leur coupe coupe dans une main et dans l’autre leur gamelle pour le déjeuner, coiffées de leur grand chapeaux de paille et tout le visage maquillé de tanaka. Les bœufs tractent leurs charrettes vides. Il nous faut environ une heure pour arriver à l’aéroport de Heho qui ressemble plutôt à un petit aérodrome.
L’annonce pour l’embarquement est très rustique, elle se fait à l’aide d’un petit panneau porté par un garçon qui annonce au mégaphone le N° de vol en anglais incompréhensible et en Birman.
Kengtung
Si pour réserver nos billets ce ne fut pas simple, eh bien pour y arriver non plus. Nous avons embarqué à l’heure prévue dans un ATR rutilant, les sièges sont en cuir et en très bon état. Après une petite heure de vol, l’avion se pose et Alain me dit que de gros avions doivent de poser ici, c’est bizarre. En effet, nous n’étions pas à Kengtung, mais à l’aéroport international de Mandalay.
Aussitôt j’appelle le steward et lui demande ce qui se passe puisque nous avions acheté nos billets pour Kentung. Il me répond qu’effectivement nous irons bien à Kentung, mais l’avion doit d’abord passer à Mandalay, puis Tachilek (la ville frontalière avec la Thaïlande) et enfin Kengtung. Nous étions rassurés. Si bien que nous avons fait 3 décollages et 3 atterrissages en très peu de temps.
Dans l’avion de Mandalay à Kentung, nous n’étions que 4 occidentaux, les autres étaient des asiatiques. En arrivant, nous avons fait la connaissance du jeune couple, Suisses. Ni eux ni nous mêmes ne savions que nous ferions des escales pour arriver ici. Bref, notre voyage s‘est tout de même très bien passé. A l’arrivée on nous attendait pour nous emmener à la guest house que nous avion réservée d’Inle. Les suisses ont demandé à profiter du tuk tuk pour aller à leur hôtel.
Quand nous sommes arrivés à la Guest House, nous avons été très déçus. Il n’y avait qu’un jeune homme pour nous accueillir et qui ne parlait pas un mot d’anglais. Nous lui avons demandé à voir la chambre, alors sans problème il nous a ouvert deux chambres aussi sales l’une que l’autre.
Nous avons annulé la réservation. Pendant ce temps la propriétaire est arrivée, nous lui avons dit que son hôtel ne nous plaisait pas, eh bien avec un grand sourire elle nous dit que cela n‘était pas grave si nous ne restions pas chez elle. Nous avons pris un taxi pour aller dans l’hôtel des suisses, plus cher mais nettement mieux.
Nous nous sommes donc organisés de suite pour obtenir nos vols pour Mandalay dans 3 jours, mais, le vendredi il n’y a pas de vol, alors nous repartirons le samedi. Puis nous avons fait un tour de ville, il y a des temples à tous les coins de rue. Les moines portent la robe safran. Dans cette région ils choisissent la couleur de leur robe soit rouge soit couleur safran.
En soirée nous avons retrouvé nos amis suisses afin d’organiser le trek du lendemain. Nous aurons un guide qui nous emmènera en montagne à la rencontre de tribus minoritaires.
Trek autour de Kengtung
Dès 8H30 nous sommes partis avec nos jeunes amis Suisses, en minibus, Notre guide a du prendre les permis délivrés par les autorités afin que nous puissions visiter les tribus, puis direction le marché où nous avons acheté notre repas du midi.
Nous avons roulé environ une heure dans des chemins de terre très cahoteux pour enfin arriver près d’un village de la tribu des Eng. Il a fallu marcher un peu pour atteindre le village. Nous avons été accueillis par des femmes, des enfants, des chiens et des cochons. Les maisons sont en bambous sur pilotis, couvertes soit de petites tuiles de terre séchée soit de chaume. Les femmes tissent des petites étoles qu’elles essaient de vendre aux quelques touristes de passage et les hommes vont aux champs. Chaque famille à environ 4 à 5 enfants, qui ne vont pas à l’école, personne ne sait lire dans ces tribus. Quelques personnes comprennent le Shan, le dialecte de l’état, mais en aucun cas le Birman.
Ils vivent tous très pauvrement, leurs seules ressources sont la culture du riz, des citrouilles des pois, des fèves et l’élevage de quelques bêtes. Les cochons sont nombreux ainsi que les chiens. Ces animaux figurent à leur alimentation. Nous avons vu de jeunes porcelets téter une chienne.
Puis, filant notre chemin, nous nous sommes rendus dans un autre village plus petit et plus difficile d’accès, ce sont des Akhas qui nous ont accueilli, leurs habits traditionnels diffèrent des précédents, les femmes fument la pipe. Tout comme dans le précédent village, les vieilles femmes étaient à la maison ; les jeunes et les hommes dans les champs. Dans ce village y est construite une église Baptiste, un prêtre local officie. Les akhas, ont été évangélisés mais sont néanmoins animistes. Ils arrivent à concilier toutes leurs croyances.
Le 3ème village que nous avons visité est Shan, beaucoup plus grand que les autres et plus riche, les maisons sont toujours en bambou mais plus grandes et les habitants ne portent plus le costume traditionnel.
Au cours de ce trek, nous avons visité deux monastères de novices. Ces enfants sont là pour un certains temps, selon le choix des parents. On peut être novice de quelques jours à quelques mois. Il est toujours de bon ton pour un bouddhiste d’avoir été moine quelques temps dans sa vie. Notre guide qui est Shan nous a expliqué qu’il y avait été deux fois à l’âge de Io ans, car sa mère avait pu l’allaiter avec ses deux seins, alors pour son équilibre psychologique et être en harmonie avec les préceptes bouddhiques il a du être deux fois novices.
2″’ jour à Kengtung
Ce matin nous prenons un tuk tuk en compagnie de nos amis Suisses que nous trouvons très sympathiques, pour nous rendre au marché. Il est immense et on y trouve de tout comme sur tous les marchés du Myanmar. Il n’existe que très peu de super marchés dans ce pays.
Nous ne verrons pas beaucoup de femmes habillées en tenues traditionnelles, et d’ailleurs nous remarquons que gens sont même habillés à l’occidentale, les jeunes portent tous des jeans et les filles des mini jupes. En fait cette ville est faite de contrastes.
Nous avons réservé un trek pour demain, avec Katrin et Marco, nos jeunes amis Suisses, nous irons rencontrer d’autres ethnies minoritaires. Le guide que nous avons pris nous a offert un tour de marche’ du soir et nous a expliqué ce que nous voyions sur les étals des marchands, ce qui fut fort intéressant.
Nous avons dîné avec Katrin et Marco dans un petit resto local, et avons passé une excellente soirée. Katrin nous a raconté l’un des ses nombreux voyages en solitaire dans le monde. En chine, par exemple où personne ou si peu de personnes parlent l’Anglais. Elle est aguerrie en ce qui concerne le voyage en solo, si bien que rien n’est insurmontable. Nous avons beaucoup ri.
Nous lui disions que nous étions étonnés du nombre de filles qui voyagent seules dans le monde. Elle a répondu que « c‘est justement parce que nous voyageons seules que nous faisons les plus belles rencontres avec les gens du pays visité »
3ème Jour : Trek
A 8 heures notre tuk tuk nous attendait pour partir en trek vers les villages Akhas. Comme avant hier le guide a dû passer au service de l’immigration pour obtenir les permis de pénétrer dans les villages des Akhas. Puis, le marché où nous avons acheté nos repas pour le déjeuner, et des paquets de lessive pour offrir aux femmes des villages. Le tuk tuk s’est arrêté dans la vallée et nous avons grimpé pendant 3 heures, le dénivelé est de 300 mètres, quand même !!!!!!!!!!! C ’est la montagne et il y fait chaud. Mais arrivés la haut, quelle récompense ! On profite d’un panorama superbe sur les rizières et les vergers de manguiers, les quelques bananeraies, les cerisiers en fleurs, les différentes cultures, les champs de gingembre.
Nous avons déjeuné dans une famille, le chef de famille nous a offert du thé et des cacahouètes. La cuisine est plus que sommaire, et pourtant dans cette famille y vivent 13 personnes, le couple a 11 enfants. Il n’y a qu’une seule chambre, où tout le monde dort sur la même natte. De nombreux petits chiens courent dans la maison en attendant d’être assez gros pour être mangés. Juste à côté de la porte d’entrée une belle truie dort. L’épouse du chef de famille est en retrait et coud les superbes costumes traditionnels. Les enfants sont rentrés de 1’école et mangent ce qu’ils peuvent où ils peuvent. Mais dans ce chaos tout le monde semble heureux.
Dans ce village, les enfants vont à l’école, car les missionnaires chrétiens apportent des fonds pour l’éducation. Nous avons visité une école maternelle et une école primaire. La première est assez bien lotie en terme de matériel. Mais dans la seconde, il n’y a que des tables, des bancs et un tableau noir pour l’institutrice. Les tous petits nous ont chanté mimé de jolies chansons. Les institutrices ayant des bébés, les portent dans un sac, sur leur dos toute la journée, comme le font les femmes dans les champs. Il n’y a pas de crèche dans les campagnes.
L’eau, canalisée à partir des petits torrents permet aux familles de vivre plus facilement.
L’électricité produite par une génératrice hydraulique produit 1 kilowatt !!!!!!!!!!!! Autant dire que les « loupiotes » dans les maisons sont très faibles.
Les Akhas, portent de très beaux habits colores, mais ce qui est le plus impressionnant est leur coiffe, ornée de boules et de pièces d’argent. Certaines coiffes pèsent jusqu’à 3 kilogrammes. Elle est portée dès que la jeune fille se marie.
Nous garderons un très bon souvenir de ce trek, certes un peu difficile mais ô combien
enrichissant. Noue guide, excellent, nous a longuement parlé de son pays, de ses atouts et ses problèmes en termes d’ouverture.
Dernier jour à Kengtnng
Ce matin dès 9 heures nous avons essayé de nous connecter à Internet, mais comme d’habitude ce fut la galère. Nous avons pu réserver notre hôtel pour la Thaïlande sur l’île de Ko Chang car il semblerait que les places soient assez chères sur cette île en haute saison. Du coup nous avons choisi un bel hôtel sur une plage, pour terminer le voyage.
Puis, toujours en compagnie de nos amis nous nous sommes fait conduire à un festival organisé par l’ethnie des Wa. Un peu comme dans tous les pays du monde, cela ressemblait à une tête de village. La différence est que de nombreuses personnes étaient en costumes traditionnels, et qu’au centre du terrain où se déroulait la fête trônaient la tête d’un buffle et d’un cochon qui avaient été décapités. Les Wa dansaient autour !
Des officiels militaires participaient également aux festivités, mais eux, ne sont guère souriants, ils arborent des airs très antipathiques. Ils étaient assis dans d’énormes fauteuils et on leur servait de bons plats dont ils ne faisaient même pas honneur. Comme dirait notre amie Suisse « ils sont irrespectueux face à la population qui ne peut pas s’acheter à manger ».
D’ailleurs nous avons vu, qu’après leur départ certains Birmans sont venus chercher ce que les militaires avaient laissé sur les tables !
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