L’arrivée à Bagan se fait sur un débarcadère de fortune, le bateau accoste au bord du fleuve, une planche est mise sur la rive et sur le bateau et, voilà, c’est tout, il faut sauter. Étant donné que le lit du fleuve est très bas actuellement, les voyageurs sortant du bateau doivent grimper le long de la berge avec leurs bagages ; Il y a pléthore de petits porteurs qui proposent leurs services, et heureusement car les personnes âgées auraient bien des difficultés. Ce genre de débarcadère nous a fait repenser à celui de Pakbeng sur le Mékong au Laos.
Puis arrivés sur la terre ferme, il a fallu s’acquitter des 20 dollars exigés par le gouvernement pour visiter la région de Bagan. Là nous n’avons pas pu l’éviter. C’est vraiment du racket mais nous tenions absolument voir ce site grandiose.
Je ne sais plus si je l’avais mentionné pour le lac lnle, mais il fallu également donner 10 dollars pour séjourner là bas.
Pour arriver à l’hôtel, des jeunes gens nous ont proposé un taxi, nous avions fait la connaissance de Danois sur le bateau, alors nous avons décidé de partager le prix du taxi pour aller au même hôtel. Les jeunes gens nous disent « OK, pas de problème pour 4 personnes et les bagages ». Mais quand nous avons vu les taxis nous avons bien ri car chacun avait le sien puisqu’il s’agissait d‘un trishaw. En fait il prenait une personne et ses bagages sur un trishaw et ainsi de suite.
1ère journée à Bagan
Ce matin nous avons décidé de rester 5 nuits à Bagan au lieu de 4. Le plan que l’on nous a donné est tellement grand, que 4 jours ne seront pas de trop pour visiter cette région.
Nous avons une fois de plus loué des vélos, mais ceux là sont nettement moins bien que ceux d’Inle, ils n’ont pas de vitesse, si bien que les cuisses ont fort à faire, et les routes sont toujours aussi mauvaises.
Bagan c’est plusieurs dizaines de kilomètres carrés ou sont construits plus de 2000 temples datant de mille ans à 700 ans. Cette plaine est surréaliste, surtout au coucher du soleil. Nous avons gravi un temple et profité du coucher du soleil, c’est franchement magique. En revanche demain, nous avons décidé de mettre les tongues, et laisser les chaussures de marche à la chambre. En effet, il faut se déchausser à chaque fois que l’on entre dans un temple. A la fin de notre journée nous savions parfaitement lacer nos chaussures tant il a fallu se déchausser.
Il fait très chaud à Bagan, 32° environ, alors vers midi nous nous sommes arrêtés dans un petit restaurant très sympa, près d’un temple. Le patron nous a fait garer nos vélos à l’ombre. Puis à la fin du repas il est allé chercher 2 oreillers qu’il a installés dans 2 chaises longues en bambou, pour que nous fassions la sieste. Il nous a dit qu’il faisait trop chaud pour reprendre la route.
Bien des restaurateurs Français devraient venir faire un stage de marketing au Myanmar
II nous semble que nous avions dit que le rhum de Birmanie n’était pas mauvais, alors ce soir nous nous sommes fait notre petit cocktail dans la chambre puis, sommes partis au même restaurant qu’hier soir. Et comme chaque soir nous avons commandé notre « Myanmar bier » de 660 millilitres.
Ce fut renversant pour Françoise. Elle n’a pas pu terminer sont repas à cause d’un petit dérangement sans gravité. La patronne du restaurant lui a apporté un bâton de « Vicks vaporub » pensant certainement au pouvoir magique de ce produit et lui a proposé un citron chaud. Elle était très ennuyée de voir la cliente en « déconfiture »
2ème jour à Bagan
Ce matin nous avons profité d’une super connexion à Internet, nous avons même la Wifi dans la chambre, ainsi nous avons pu mettre le blog à jour.
L’après midi a été consacré à la visite de la ville de Nuang U : Son grand marché, les rives de l’Irrawaddy et la vie qui s’y déroule. Les Birmans ne sont ni gros ni grands, mais ils sont très forts. Ils portent des charges tellement lourdes que parfois elles sembleraient plus lourdes qu’eux.
Par exemple, nous avons vu une équipe de jeunes gens charger une barge de sacs de riz de 50 kg. Ils s’élançaient de la berge, passaient une passerelle large de 25 cm environ pour atterrir sur la barge, un vrai travail de forçat.
Pendant ce temps, les femmes lavent leur linge dans une eau couleur café au lait, et quand la lessive est terminée, elles prennent la brosse à dents, le savon et font leur toilette.
A propos de force, ce qui nous a choqué, c’est de voir les femmes empierrer les routes. Les très gros cailloux sont déchargés des camions à la main, puis cassés au marteau par les hommes. Enfin les femmes les chargent dans des espèces de gamelles qu’elles portent sur la tête, puis les installent sur la future route en les calant les uns au autres. Idem, pour la construction des maisons, les femmes, transportent des briques sur leur tête. Elles installent d’abord 2 briques, puis quand elles sont bien en équilibre elles en mettent 2 autres et ainsi de suite jusqu’à 10 énormes briques, qui selon pèsent plus d’un kilo chacune.
L’ergonomie au travail n’est certainement pas la priorité du ministère de la santé, pas plus que la protection de l’environnement. Un semblant de campagne pour le recyclage du pastique est faite, mais les moyens donnés à la population pour le réaliser reste utopique.
3ème jour à Bagan
Tout compte fait nous resterons 6 nuits à Bagan dont les découvertes sont inépuisables.
Nous reprenons les vélos et partons découvrir les trésors de cette région. Bagan, c’est la grande Histoire, les petites histoires que nous racontent les jeunes et moins jeunes rencontrés par ci par là. Bagan, c’est la poussière, le soleil, les bons petits plats, bref on est bien ici.
Nous avons visité une petite manufacture de laque, c’est la spécialité de Bagan. Les ouvriers pourraient prétendre au concours du meilleur ouvrier de France tant leur travail est parfait. Les différentes étapes de fabrication nécessitent 4 mois de travail pour réaliser un objet usuel, tel un gobelet ( à bière par exemple !!!). La gravure sur la pièce est un travail extrêmement minutieux. La base de l’objet en laque est en bambou pour les pièces sphérique ou cylindriques ou en bois pour les boîtes ou les coffres. La main d’œuvre n’est pas chère ici , sinon toutes ces magnifiques pièces vaudraient des fortunes.
Le patron nous a dit qu’il exportait en France, en Angleterre et aux USA.
4ème jour à Bagan
Nous flânons un peu ce matin, si bien que nous ne partons qu’à 10 heures, et il fait déjà chaud, nous retournons à pieds cette fois vers les temples de « old Bagan ». Comme nous disait un Suisse de Bâle « je vais à pieds car le vélo ça va trop vite » eh bien il a presque raison. Nous avons pu, tout au long de la route observer les cueilleuses de coton, celles qui coupent méticuleusement l’aloès, cette plante grasse très utilisée en cosmétique. Les hommes sont dans les champs, ils chargent de la paille sur leurs charrettes à bœufs. Les femmes, sur une place remplissent des petits sacs d’avoine que les cochers viennent acheter pour leurs petits chevaux. A Bagan, il y a énormément de calèches. Les touristes les utilisent mais surtout les Birmans. Ce sont des taxis écologiques, chaque cheval a son panier à crottin accroché près du postérieur, si bien que la route reste propre et le crottin sert pour les jardins ; pas mal, non ?
Les sculpteurs sur bois, les fabricants d’ombrelles, bien que ce ne soit pas la région principale de fabrication, ont leurs ateliers qui donnent directement sur la rue, nous admirons ainsi leur savoir faire.
Nous avons visité également un musée/boutique de bijoux et objets en bois pétrifié, absolument magnifique.
Les petits enfants nous interpellent pour nous vendre les dessins qu’ils ont fait au format carte postale. Bien entendu on ne peut que craquer devant ces « chefs d’œuvre »
Comme tous les soirs, nous avons dîné dans le même restaurant, bon et pas cher. Les propriétaires nous connaissent bien maintenant et nous accueillent avec beaucoup de sollicitude.
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