Nous avons donc quitté Florès pour Sulawesi. Un vol direct de la compagnie Merpati, qui est inscrite sur la liste noire des compagnies européennes nous a emmené sans problème, et pourtant Françoise tremblait de trouille à l’idée de monter dans un avion qui n’est peut être pas fiable. Nous n’avions guère le choix, car rejoindre Sulawesi de Florès , n’est pas chose facile. Nous pouvions prendre un ferry, mais il nous fallait beaucoup plus de temps. Bref, Tout s’est bien passé. Nous avons même eu droit à un verre d’eau et un pain au chocolat pendant le vol !!!!!!
Arrivés à l’aéroport de Macassar, nous avons tout de suite réservé un bus de nuit pour rejoindre Rantépao. Nous avons loué un taxi pour la journée et avons visité la ville. Macassar est une métropole de plus d’un million d’habitants. Le fort Rotterdam, ancien bastion des Hollandais est bien conservé, et nous avons passé un bon moment sur le port des Bugis. Leurs goélettes transportent des marchandises dans l’ensemble de l’archipel Indonésien. Les Bugis, valeureux marins, n’ont pas besoin de boussole et se dirigent sans gouvernail sur leurs goélettes. Dommage que le port soit affreusement sale, Ils n’ont aucune idée d’écologie, c’est affligeant.
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A 22 heures nous prenions donc le bus de nuit. Nous sommes les seuls étrangers à faire le voyage, mais le bus est plein. Il est extrêmement confortable. Les sièges s’allongent, nous avons couverture et bel oreiller. C’est beaucoup plus confortable que l’avion.
A 6 heures du matin nous étions à Rantépao. Là, évidemment un comité d’accueil de taxis et de guides nous attendait.
Nous sommes allés prendre un petit déjeuner dans le 1er « warung » du coin et avons discuté avec des guides. Nous en avons retenu un qui est francophone.
Anis sera notre guide pendant 2 jours. ranis.anis@ yahoo.in
Hop, ensuite nous avons choisi un hôtel, et il y a largement le choix car les touristes n’affluent pas en cette saison, et c’est tant mieux pour nous. Nous résiderons donc dans le plus bel hôtel de Rantépao www. Torajaheritage hotel.com. Il est construit dans le style Toraja. Nous avons une vue superbe sur la montagne, beau jardin , grande piscine, petit déjeuner de roi. Nous ne sommes absolument pas réguliers dans nos choix dans nos choix d’hôtels car à Maumere nous étions dans une Guest house délabrée, très très mal entretenue, mais évidemment beauuuucoup moins chère.
En fait, notre objectif est de tenir le budget prévu pour le voyage et ainsi de temps en temps nous nous offrons un top.
Bon, Après moult négociations sur le prix de notre tour avec le guide, nous lui avons donné rendez vous à 10 heures.
Une bonne douche et nous étions prêts pour la découverte du merveilleux pays Toraja.
Ici on a l’impression de vivre un documentaire, tant les paysages sont stupéfiants de beauté et la culture tellement complexe. Le pays Toraja restera certainement l’un de nos coups de cœur.
Anis nous dit qu’aujourd’hui se déroule une cérémonie funéraire à ne pas manquer. Les Toréjas vivent dans le culte des morts et il est fondamental pour eux d’organiser des cérémonies funéraires grandioses, et c’est un euphémisme.
Avant d’aller à cette cérémonie, nous visitons un magnifique village. Les villages appartiennent à une seule et très grande famille . L’architecture des maisons est splendide. Leurs toits sont en forme de bateau. Peu de Torajas vivent encore dans les maisons anciennes car évidemment il n’y a aucun confort, ils construisent des maisons en « dur » à côté dans le style ancien, mais sont obligés de garder les villages pour y célébrer toutes les cérémonies. Aujourd’hui, Il s’agit d’une cérémonie concernant deux dames décédées il y a un an, Elles sont là dans leur cercueil exposé sous des petits abris et les statues à leur effigie en bois de jacquier ,grandeur nature, à côté. Elles vont être honorées pendant deux ou trois jours. Des buffles et des cochons vont être sacrifiés, attention !!!!!!! Âmes sensibles s’abstenir !!!!!!!!!!Il Il ya beaucoup d’hémoglobine, le sang coule. La viande des animaux sera partagée entre les invités et les gens des villages alentours. Oui, car les sacrifices peuvent être d’une centaine de bêtes. Le gouvernement a instauré une taxe sur ces sacrifices afin d’enrayer les massacres, mais rien n’y fait, la tradition l’emporte sur le fait de payer un impôt pour chaque sacrifice. Les buffles, élevés à Sulawesi, ne suffisent pas à fournir les cérémonies funéraires, si bien que les Toréjas en importent de tout le pays, Bornéo, Sumatra, Papouasie, c’est absolument dément.
Des bâtiments de bambous ont été construits pour l’occasion car plusieurs centaines de personnes seront invitées à la cérémonie. Nous faisons partie des invités et Anis avait prévu un cadeau pour la famille (des cigarettes). Nous avons été reçu dans l’une des innombrables petites pièces en bambou et on nous a offert, bonbons gâteaux et café. Les Torajas expatriés dans d’autres pays, reviennent pour ces cérémonies. Il est impossible pour une famille de ne pas faire ces fastueuses cérémonies, sinon elles perdraient la face, et ce serait la honte à tout jamais. Les Torajas sont Chrétiens, preuve en est les nombreuses églises colorées qui rehaussent le paysage, même au fond des rizières. Mais les Torajas conservent leurs croyances animistes d’avant l’évangélisation.
La cérémonie dure 2 à 3 jours. Outre les sacrifices d’animaux, il y a les processions avec les cercueils, les danses et musiques et les combats de buffles dans une rizière. Ce sont peut être mille personnes ou plus qui parient sur les animaux. Un a un les buffles sont conduits dans la rizière et s’affrontent. Le gagnant est celui qui fait fuir l’autre. Il n’y a pas de mise à mort dans ces combats.
Les buffles coûtent chers, mais les plus précieux sont les albinos, ils peuvent valoir jusqu’à 20 000 euros. Une fortune !!
Cette journée restera un point fort de notre voyage.
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