Gokarna

Nous venons de refaire une petite escapade dans le karnataka, histoire de découvrir le village de Gokarna, célèbre pour ses temples et son bassin sacré mais également pour ses plages désertes.
Le village est toujours animé, les pèlerins y viennent nombreux et le soir,  se sont encore des milliers de fidèles qui se réunissent et chantent dans les temples. Nous logeons dans un bel hôtel  sur la colline qui domine  le village, et de notre terrasse nous entendons les chants et les clochettes des temples ce qui donne une touche magique au lieu.

Nous avons visité un hameau, et lorsque nous sommes arrivés à hauteur de l’école publique, nous avons entendu des enfants chanter. Nous nous sommes approchés et la dame de service (que nous savons supposé être) nous a fait signe de venir. Elle nous a apporté des chaises et nous a installés  dans la salle de classe.

Nous avons pu y voir l’institutrice et sa vingtaine d’enfants en train de prier avant le repas de midi. Ils chantaient, les yeux fermés,  le pouce et l’index joints.  A la fin de la prière ils nous ont salués, et nous n’avons pas échappé « do you comme from ? »Et « what’s your  name ? »

Nous avons pu constater que la classe n’avait pas de bancs, ni bureau, et que la cour d’école n’avait aucune clôture. Nous sommes  bien loin de nos protocoles européens en matière de sécurité.

Les plages de Gokarna sont très belles, certes un peu difficiles d’accès, mais lorsqu’on  a franchi les rochers, on est  heureux d’avoir trouvé  ce petit coin de paradis. Quelques huttes à louer et bistrots sont installés là, les vaches se promènent nonchalamment, et tout va bien.

Si ces plages à quelques kilomètres du village sont superbes, on ne peut pas en dire autant de  la plage municipale, située en plein village. Elle est très grande et  évidemment accueille beaucoup d’Indiens. Cette plage est absolument immonde, ce sont des tonnes de déchets laissés là par les gens, elle ressemble un peu à la grande plage de Chennai, mais en plus petit. Dernièrement, le festival de Shivarathri a eu lieu à Gokarna, et des immenses hangars de toile ont été édifiés pour l’occasion, évidemment ça a généré des déchets. Sur cette plage  on vient célébrer les cérémonies après les crémations, et là encore les déchets sont abandonnés sur la plage.

Aucun touriste occidental ne s’y baigne, en revanche les Indiens s’en donnent à cœur joie. Ils doivent être immunisés dès la naissance par le lait de leur mère qui a consommé de l’eau plus ou moins croupie pendant leur grossesse. Quand on les voit boire l’eau des bassins sacrés, absolument verdâtre et pleine de détritus, ça donne plutôt la nausée.

Une anecdote : L’autre jour, nous étions dans une rue et discutions avec des voyageuses devant une toute petite échoppe de rue qui vend  des bonbons, et autres sucreries, quand une  vache arrive devant la boutique, elle s’arrête et urine. La commerçante très fière de cet acte a attendu que la vache ait presque terminé de faire pipi, puis a mis  sa main sous la queue a récupéré un peu d’urine, a béni son échoppe et a  porté le reste  à  sa bouche , s’est signé la poitrine , et voilà, nous, nous étions a faire « beurk » en cœur.

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HAMPI

Après un assez bon voyage en bus couchettes, nous sommes arrivés à Hospet à 5 heures du matin. Les rues complètement noires, et on ne savait pas vraiment quoi faire puisque nous n’avions pas réservé d’hôtel. Si nous ne savions pas comment nous organiser, les chauffeurs de tuktuks, savaient, eux, qu’ils pourraient faire leur business en  attendant les clients au cul du bus. Nous avons donc utilisé les services de l’un d’eux et avons parcouru une petite quinzaine  de kilomètres avant d’arriver à Hampi où  nous y avons trouvé très facilement une Guest house. Le temps de faire  un tout petit brin de toilette et pris un bon petit déjeuner, nous étions déjà en route pour la visite des sites.

Nous avons commencé la matinée par une visite au bord de la rivière sacrée, et profité du bain de « Lakhsmi », cette éléphante sacrée, qui vient chaque jour de 8 heures à 9 heures, prendre son bain.

C’est un vrai plaisir que de la voir s’ébattre et barrir dans l’eau ; son cornac la brosse activement et on sent qu’elle prend un réel plaisir à ce moment de la journée. Puis quand elle a terminé sa longue toilette, elle repart au temple où elle bénit les pèlerins.

Nous avons pris un jeune conducteur de tuk tuk pour nous emmener visiter les différents sites. Muttu, nous avait été recommandé par une jeune Française rencontrée à Ooty.

Revenons à Hampi. Cette ville, était au 14ème siècle une cité de plus de 500 000 habitants, aujourd’hui c’est un village de 2500 habitants tout au plus. EN 1565, les  sultans  du Deccan (sud) pillèrent la ville et  obligèrent le roi à s’exiler, la ville tomba dans l’oubli et aujourd’hui nous profitons des restes de cette gigantesque métropole. Mais outre les monuments historiques, le site, grandiose, est situé sur des collines de blocs de granit qui ont explosés il y a des millions d’année. Les paysages y sont surréalistes. La vie est extrêmement calme à Hampi, et comme c’est une ville sacrée, la vie nocturne n’existe pas, il est absolument interdit de consommer de l’alcool, cigarettes, et drogues. Dans chaque chambre d’hôtel de la ville, un panneau rappelle les règles de vie à observer, et franchement on n’a pas envie d’enfreindre la loi, car la punition en cas de désobéissance est très lourde.

Si la ville est un havre de paix, sans voiture, ce qui est rare en Inde, aujourd’hui, nous avons assisté à la shivarathi, une fête religieuse (encore une) où des milliers  de pèlerins se sont rassemblés hors et dans le temple. Les marchands de couleurs, de noix de coco, bananes, etc … ont fait des affaires et les vaches se sont régalées   de bananes et de caresses.

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Mysore

Notre voyage  d’Ooty à Mysore s’est bien passé. Nous avions réservé nos billets pour un minibus  un peu plus confortable que les bus publics, mais surtout direct. Les paysages sont superbes, en quittant Ooty, nous sommes en plein dans les théiers et jusque dans la  vallée nous  profitons des  forêts d’eucalyptus et de tecks.  Les rizières de cette région sont quasiment sèches si bien que les paysans  ramassent la paille, les charrettes à bœufs sont très nombreuses sur la route, ce qui n’aide pas au trafic routier. Nous avons traversé le parc national de Mudumalai, où nous n‘avons pas vu beaucoup d’animaux sauvages si ce n’est  des singes, des daims et quelques éléphants sauvages et d’autres  domestiques qui étaient au travail dans la forêt.

Mysore est une énorme ville, mais elle est très aérée par de nombreux jardins. Cette ville  possède de nombreux beaux monuments mais le plus intéressant est le palais de Mysore, siège des anciens maharajas  Wodeyar. Le dernier  régna jusqu’à l’indépendance de l’Inde en 1947. L’ancien palais fut dévasté par les flammes en  1897, mais fut reconstruit et terminé en 1912. L’intérieur est un véritable bouquet de  verre coloré, de miroirs, et de peintures murales extraordinaires.

Chaque samedi et dimanche soir, le palais s’illumine de 97 000 mille ampoules, c’est absolument féérique.

Mysore, est intéressante également pour son marché « Dvaraja market » haut en couleur. On ne se lasse pas d’y passer du temps tant, les étals de fleurs sont beaux, des dizaines de marchands vendent des pétales de fleurs au kilo, les fleuristes confectionnent des guirlandes, des bouquets, des colliers, des rideaux de fleurs pour les mariages.

Les marchandes de Kumkum érigent des cônes de poudre de couleur, pour les bindis ou autre maquillage, ou teinture de tissu.

Les marchands de légumes ont de magnifiques étals, les épiciers, présentent leurs épices dans de belles petites vitrines, et les quincaillers vepndent des ustensiles de cuisine fabriqués très artisanalement.

Chamundi Hill : à 1062 mètres, se trouve le temple  de Sri Chamundeswari, dominé par  un énorme gopuram de 40 mètres de  hauteur. La vue doit y être bien belle, mais nous n’avons pas eu la chance d’en profiter car le ciel était brumeux.

Les environs de Mysore présentent également un intérêt. A 15 km, l’ancienne ville fortifiée Srirangapatnam connut des heures sanglantes pendant « l’occupation Britannique au 18ème siècle. On peut y visiter quelques restes de monuments, et notamment le magnifique palais d’été de Tipu Sultan. Il est tout en bois et chaque centimètre carré est peint de scènes  de vie de l’époque, dommage que les photos y soient interdites !

A 3 km de là, la réserve ornithologique,  de Ranganathittu, située sur l’une des îles de la rivière Cauvery, héberge une multitude de gros oiseaux : cigognes tricolores, hérons, spatules,  pélicans, cormorans, aigrettes, ibis et autres oiseaux dont je ne connais pas les noms ; c’est un vrai plaisir de les observer. Nous devions être en pleine période de nidification car de nombreux spécimens  cherchaient et trouvaient des longues brindilles pour fabriquer leur nid. Les couples semblaient se former dans des parades amoureuses. Le lieu héberge également des énormes chauves souris et des crocodiles. Les berges  de la rivière sont accessibles aux visiteurs et avons donc demandé au guide s’il était dangereux de s’approcher. Et comme de bien entendu il nous a répondu « no problem » car il y a suffisamment de poissons à manger avant que « Croco » ne s’attaque à l’homme. 56 bestioles ont tout de même été recensées dans le coin……..

Nous quitterons Mysore demain pour Bangalore, le centre de l’industrie des nouvelles technologies en plein essor en Inde. Cette  mégalopole s’agrandit tous les jours un peu plus. La pollution et le  surpeuplement y sont très importants, et la circulation y est paraît il démentielle. Nous n’y resterons que la journée, car le soir nous prendrons un bus de nuit pour Hampi.

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